CONCERT AUX BOUGIES T. Papavrami & J.-F. Neuburger

Samedi 14 mars ı 19:30
One Monte-Carlo, Amphithéâtre
Before & After
9H à 12H — MASTERCLASS — Académie Rainier III
9H à 12H — MASTERCLASS — Académie Rainier III

Vincent David, saxophone

Réservation
18H — TABLE RONDE — One Monte-Carlo, Amphithéâtre
18H — TABLE RONDE — One Monte-Carlo, Amphithéâtre

« La transcription : mystification ou création ? »
Jean-Frédéric Neuburger, pianiste, Philippe Perrin, compositeur, arrangeur et cofondateur de Lacroch’ et Bruno Mantovani, directeur artistique du festival, modérée par Tristan Labouret, musicologue

Quand la « Chaconne » de Johann Sebastian Bach est transcrite par Robert Schumann, Ferruccio Busoni ou Johannes Brahms, est-ce toujours une œuvre de Bach ? Le transcripteur est-il un compositeur ? En quelle mesure un arrangement peut-il être un dérangement ? On se posera toutes ces questions et plus encore avec trois compositeurs qui ont également d’autres fonctions.

Réservation
19H30 — CONCERT AUX BOUGIES — One Monte-Carlo
<p><strong>Johannes Brahms </strong>(1833-1897)<br />
<em>Étude n° 5 pour la main gauche d’après la</em> <em>Chaconne de Bach (BWV 1004)</em> — 17&prime;</p>
<p><strong>Niccolò Paganini </strong>(1782-1840)<br />
<em>Caprices pour violon seul,</em> op. 1 — 20&prime;<br />
Caprice n° 4 en ut mineur<br />
Caprice n° 5 en la mineur<br />
Caprice n° 6 en sol mineur<br />
Caprice n° 9 en mi majeur<br />
Caprice n° 24 en la mineur</p>
<p><strong>Robert Schumann</strong> (1810-1856)<br />
<em>Études d&rsquo;après les Caprices de Paganini</em> — 20&prime;<br />
Étude n° 1, op. 3 (d’après le Caprice n° 5)<br />
Étude n° 2, op. 10 (d&rsquo;après le Caprice n° 6)<br />
Étude n° 2, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 9)<br />
Étude n° 4, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 13)<br />
Étude n° 5, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 19)<br />
Étude n° 3, op. 10 (d&rsquo;après le Caprice n° 10)</p>
<p><strong>Franz Liszt </strong>(1811-1886) — 20&prime;<br />
<em>Grandes études de Paganini</em>, S.141<br />
Étude n° 1 (d’après les Caprices n° 5 et 6)<br />
Étude n° 2 (d’après le Caprice n° 17)<br />
Étude n° 4 (d’après le Caprice n° 1)<br />
Étude n° 5 (d’après le Caprice n° 9)<br />
Étude n° 6 (d’après le Caprice n° 24)</p>
<p>***<strong> </strong></p>
<p><strong>Johann Sebastian Bach</strong> (1685-1750)<br />
<em>Partita pour violon nº 2 en ré mineur,</em> BWV 1004 — 15&prime;</p>
<ol start="5">
<li>Chaconne</li>
</ol>
<p><strong>Georges Enesco </strong>(1881-1955)<br />
<em>Sonate pour violon et piano n° 3,</em> op. 25 — 25&prime;</p>
<p><strong>Johannes Brahms </strong>(1833-1897)<br />
<em>Étude n° 5 pour la main gauche d’après la</em> <em>Chaconne de Bach (BWV 1004)</em> — 17&prime;</p>
<p><strong>Niccolò Paganini </strong>(1782-1840)<br />
<em>Caprices pour violon seul,</em> op. 1 — 20&prime;<br />
Caprice n° 4 en ut mineur<br />
Caprice n° 5 en la mineur<br />
Caprice n° 6 en sol mineur<br />
Caprice n° 9 en mi majeur<br />
Caprice n° 24 en la mineur</p>
<p><strong>Robert Schumann</strong> (1810-1856)<br />
<em>Études d&rsquo;après les Caprices de Paganini</em> — 20&prime;<br />
Étude n° 1, op. 3 (d’après le Caprice n° 5)<br />
Étude n° 2, op. 10 (d&rsquo;après le Caprice n° 6)<br />
Étude n° 2, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 9)<br />
Étude n° 4, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 13)<br />
Étude n° 5, op. 3 (d&rsquo;après le Caprice n° 19)<br />
Étude n° 3, op. 10 (d&rsquo;après le Caprice n° 10)</p>
<p><strong>Franz Liszt </strong>(1811-1886) — 20&prime;<br />
<em>Grandes études de Paganini</em>, S.141<br />
Étude n° 1 (d’après les Caprices n° 5 et 6)<br />
Étude n° 2 (d’après le Caprice n° 17)<br />
Étude n° 4 (d’après le Caprice n° 1)<br />
Étude n° 5 (d’après le Caprice n° 9)<br />
Étude n° 6 (d’après le Caprice n° 24)</p>
<p>***<strong> </strong></p>
<p><strong>Johann Sebastian Bach</strong> (1685-1750)<br />
<em>Partita pour violon nº 2 en ré mineur,</em> BWV 1004 — 15&prime;</p>
<ol start="5">
<li>Chaconne</li>
</ol>
<p><strong>Georges Enesco </strong>(1881-1955)<br />
<em>Sonate pour violon et piano n° 3,</em> op. 25 — 25&prime;</p>
 Avec entracte***

Johannes Brahms (1833-1897)
Étude n° 5 pour la main gauche d’après la Chaconne de Bach (BWV 1004) — 17′

Niccolò Paganini (1782-1840)
Caprices pour violon seul, op. 1 — 20′
Caprice n° 4 en ut mineur
Caprice n° 5 en la mineur
Caprice n° 6 en sol mineur
Caprice n° 9 en mi majeur
Caprice n° 24 en la mineur

Robert Schumann (1810-1856)
Études d’après les Caprices de Paganini — 20′
Étude n° 1, op. 3 (d’après le Caprice n° 5)
Étude n° 2, op. 10 (d’après le Caprice n° 6)
Étude n° 2, op. 3 (d’après le Caprice n° 9)
Étude n° 4, op. 3 (d’après le Caprice n° 13)
Étude n° 5, op. 3 (d’après le Caprice n° 19)
Étude n° 3, op. 10 (d’après le Caprice n° 10)

Franz Liszt (1811-1886) — 20′
Grandes études de Paganini, S.141
Étude n° 1 (d’après les Caprices n° 5 et 6)
Étude n° 2 (d’après le Caprice n° 17)
Étude n° 4 (d’après le Caprice n° 1)
Étude n° 5 (d’après le Caprice n° 9)
Étude n° 6 (d’après le Caprice n° 24)

*** 

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Partita pour violon nº 2 en ré mineur, BWV 1004 — 15′

  1. Chaconne

Georges Enesco (1881-1955)
Sonate pour violon et piano n° 3, op. 25 — 25′

Tedi Papavrami, violon
Jean-Frédéric Neuburger, piano

21H30 — AFTER — Marius Monaco
21H30 — AFTER — Marius Monaco
Les « After » sont réservés aux détenteurs d’un billet de concert

avec Emiliano Gonzalez Toro, ténor et Vincent David, saxophone

Réservation

Les révolutionnaires Caprices pour violon de Paganini ont fasciné des générations de pianistes virtuoses, de même que la « Chaconne » de Bach, qui fut transcrite par une quantité d’adeptes du clavier… Ce concert spectaculaire voire acrobatique compare les versions originales de ces chefs-d’œuvre et la façon dont des compositeurs-pianistes de renom s’en sont emparé. Au violon et au piano, Tedi Papavrami et Jean-Frédéric Neuburger refont l’histoire et se réunissent pour finir en duo dans une sonate d’Enesco qui tutoie les limites de leurs instruments.

Tarifs concert
Tarif unique
20

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INFOS PRATIQUES
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Pour les événements en journée, le forfait spectacle « Festival Printemps des Arts » de 6€* s’applique.

Pour les événements en soirée,
le tarif de nuit des parkings de Monaco s'applique à partir de 19h : première heure gratuite puis 0,20€* par tranche de 15 minutes.

* Sous réserve de modifications
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« L’Himalaya des violonistes » : c’est ainsi que Georges Enesco surnommait les Six Sonates et Partitas de Johann Sebastian Bach, au sein desquelles la Chaconne en ré mineur fait naturellement figure d’« Everest ». Cette pièce d’un quart d’heure a fasciné – et fascine encore – des générations de musiciens : Bach y transforme l’instrument monodique qu’est le violon en une sorte d’orgue capable de jouer une polyphonie riche en variant inlassablement son timbre et sa texture. Accords plaqués, jeu détaché, bariolages et arpèges divers, ornementation imaginative… L’éblouissante démonstration instrumentale ferait presque oublier que l’écriture se place au service d’une formidable science de l’architecture et du discours. Le passage en mode majeur, dans la partie centrale de l’œuvre, est un miracle qu’Enesco visualisait ainsi, selon son élève Serge Blanc : « un rayon de soleil passant au travers d’un vitrail, aboutissant sur les mains tranquilles d’un organiste ». Et pour la réexposition finale du thème, Enesco aurait apparemment aimé « pouvoir saisir trois autres violons et cinq archets pour avoir la force suffisante d’exprimer ce que l’on ressent en un tel moment » !

Parmi les nombreuses transcriptions qui ont été faites de la Chaconne se distingue celle de Johannes Brahms. Au lieu d’adapter les notes de Bach pour une écriture qui serait davantage pianistique, celui-ci a cherché à se rapprocher du geste violonistique de l’archet balayant les cordes. « Je trouve qu’il n’y a qu’une seule façon de s’approcher du pur plaisir que donne cette œuvre, même si c’est de façon très diminuée : c’est quand je la joue avec la main gauche seule ! Une difficulté comparable, une science de la technique, les arpèges, tout contribue à me faire alors sentir comme un violoniste ! », confie Brahms à Clara Schumann en juin 1877.

Quand Brahms livre « sa » version violonistico-pianistique de la Chaconne, la tradition des transcriptions a commencé depuis longtemps. Un des objets musicaux favoris des transcripteurs-pianistes est le cycle des Caprices pour violon seul de Niccolò Paganini. Publié en 1820, cet ensemble a marqué les esprits dès sa parution pour le florilège de difficultés redoutables qu’il compile, mais aussi pour sa forme musicale aboutie qui en fait bien autre chose qu’un simple cahier d’exercices : la tradition du bel canto rossinien est bien perceptible dans des cantilènes développées (n° 4, n° 6), un véritable imaginaire poétique est convoqué (l’imitation des flûtes et des cors de chasse dans le n° 9) et le recours à une architecture tripartite permet des contrastes expressifs puissants (le passage d’une cadenza fluide à un mouvement perpétuel saltato dans le n° 5). Enfin, le recueil suit une véritable progression qui culmine avec les onze variations du dernier caprice et la présentation d’une ultime invention de Paganini : le si spectaculaire pizzicato de la main gauche.

Le jeune Robert Schumann est l’un des premiers à s’atteler à transcrire des Caprices pour le piano (en 1832), bientôt suivi par Franz Liszt (en 1838 pour un premier cycle et en 1851 pour les Grandes Études de Paganini, S.141). Comparer les démarches des deux compositeurs est passionnant. Dans l’avant-propos de ses Études op. 3, Schumann explique avec modestie son ambition : « rester aussi fidèle que possible à l’original, tout en adaptant sa transcription à la nature et au mécanisme du piano ». La première de ces Études, qui reprend le Caprice n° 5, est un bel exemple de ce travail d’adaptation : Schumann se contente de dupliquer aux deux mains à l’octave la cadenza fluide d’ouverture avant d’ajouter un accompagnement léger au mouvement perpétuel qui suit. Liszt modifie davantage le texte original pour le placer au service de sa propre virtuosité pianistique, quitte à changer l’architecture même des pièces de Paganini : c’est ainsi que la cadenza du Caprice n° 5, présentée dans un geste qui prend de plus en plus d’ampleur sur le clavier, sert d’introduction à sa transcription du… Caprice n° 6 ! Liszt reste toutefois fidèle à la progression imaginée par Paganini, achevant ses Grandes Études par une relecture du vingt-quatrième et dernier caprice.

Revenons à Enesco dont on oublie trop souvent qu’il ne fut pas qu’un instrumentiste extrêmement doué mais aussi un compositeur de talent. Écrite en 1926, sa Troisième Sonate pour violon et piano associe ces deux dimensions. L’écriture du geste violonistique est inventive et d’une précision inédite concernant l’intensité du vibrato ou les places d’archet – Enesco va jusqu’à détailler par exemple qu’il faut jouer « flautato sulla tastiera colla punta del arco » (« flûté, sur la touche, à la pointe de l’archet »). Et la partie de piano n’est pas en reste. Enesco s’est très visiblement inspiré des sonorités du cymbalum pour l’écrire, ce qui participe à installer ce « caractère populaire roumain » annoncé par le sous-titre de l’œuvre. Ici, nous sommes bien loin de l’Himalaya, ainsi que le décrivait le pianiste Alfred Cortot qui interpréta l’œuvre avec le compositeur ; pour lui, le mouvement lent central est « une évocation sonore de la sensation mystérieuse des nuits d’été en Roumanie : en bas, la plaine sans fin, déserte et silencieuse ; au-dessus, des constellations qui vont vers l’infini… »

 

Tristan Labouret

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